Les marchés financiers sont marqués par un contexte économique inédit entre succession de crises et inversion de la courbe de taux. Mais ces bouleversements sont également source d’opportunités pour les investisseurs éclairés. Actions, obligations, immobiliers… les rapports de force s’inversent et il est important d’avoir une bonne vision du marché pour en profiter. Nous vous partageons quelques clés d’analyse de l’environnement économique en cet automne 2023.
Les marchés financiers sont marqués par un contexte économique inédit. La succession des crises sanitaires du Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont plongé le monde dans une spirale inflationniste. Les banques centrales tentent de juguler cette hausse générale des prix par le principal outil à leur disposition : la hausse des taux directeurs. Cet automne 2023 connaît une dramatique escalade du conflit au Proche-Orient, dont les conséquences géopolitiques et économiques sont encore difficiles à appréhender.
Après 20 ans de taux directeurs faibles (voir négatifs) les économies occidentales sont entrées dans un cycle de resserrement monétaire brutal. Cette politique dont l’objectif est de refroidir l’économie a à ce jour des résultats disparates.
Alors que la hausse des taux d’intérêt devrait ralentir les perspectives de croissance et donc les marchés actions, ces derniers ont affiché une grande résistance pendant la première moitié de l’année. Dans le détail, ce sont essentiellement quelques grandes valeurs tech aux USA (Tesla, Microsoft, Amazon, Apple, Nvidia…) et les valeurs du luxe en Europe (LVMH, Kering, Hermès…) qui sont responsables de cette bonne santé. L’emploi et la consommation se portent bien mieux que prévu. Mais cet état nourrit l’inflation et pourrait conduire les banques centrales à resserrer davantage ses taux, ce que craignent les financiers.
Dans le même temps, d’autres indicateurs sont inquiétants : la dette américaine est colossale et continue de se creuser, l’économie chinoise peine à se relever, et les tensions géopolitiques s’accentuent... Si les marchés actions se trouvent en plein paradoxe, l’impact des politiques des banques centrales est bien plus lisible sur d’autres secteurs de l’économie tels que les marchés obligataires et l’immobilier.
Mécaniquement, la hausse des taux directeurs, et donc des rendements des nouveaux titres obligataires émis, impacte négativement les titres obligataires déjà sur le marché. Cette chute de la valeur de marché n’a cependant pas d’impact sur son rendement si le titre est conservé par son porteur, et cette valeur liquidative sera instantanément appréciée dès lors que les taux directeurs baisseront.
Conséquence du taux de crédit fort, le marché immobilier se grippe. Les acheteurs perdent en pouvoir d’achat, et les vendeurs qui le peuvent attendent des jours meilleurs pour vendre. Ce changement de paradigme a pour effet immédiat la chute générale des prix de l’immobilier. L’immobilier est un actif de long terme qui n’aime pas les changements brutaux. Dans ce contexte, les SCPI se trouvant dans l’obligation de réévaluer la valeur de leurs actifs, certaines d’entre elles doivent déprécier la valeur de leur part. Cela n’a cependant pas d’impact sur les rendements espérés.
Ce changement de paradigme est également source d’opportunité pour les investisseurs. Tout d’abord, les rendements des fonds euros ou placements obligataires, longtemps proches de zéro, retrouvent de hauts niveaux (4% à 7%). De plus, le retour à la normale des prix de l’immobilier (après plusieurs années de croissance spectaculaire), permet aux acteurs en capacité de collecter, de réaliser de bonnes opérations et d’afficher d’excellents rendements.
En conclusion, si les marchés actions affichent une certaine dichotomie à l’approche de la fin du cycle de resserrement monétaire, ce virage est surtout déclencheur d’une inversion du rapport de force. Il permet tout d’abord de déceler les gestions les plus solides et les meilleurs acteurs de la place (SCI, SCPI, OPCI…). Mais cette période marque aussi un point d’entrée sur certains actifs pour les investisseurs avertis.
Rédigé le 26 octobre 2023.
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